Découvrez la scène musicale locale : un projet des bibliothèques du 64
Voici déjà un petit moment que Randy Mandys décline son rock habité hors des sentiers battus. Trio punk sarcastique aux rockers bien troussés dans un premier temps (The Extra Soul Thing), le groupe, devenant quatuor, s’est trouvé pris d’une fringale de soul, cold et folk, dynamitant ainsi le cadre de ses chansons. Leur recherche, on ne peut plus personnelle, les avait embarqué dans le grand huit psycho-rock introspectif et brutal de The Teenage Fruit, petite pépite explosive qui a vu leur univers musical s’élargir considérablement.
Désormais, les chiens fous de Randy Mandys s’ébrouent sur des morceaux aux formats explosés, ici resucée post-Bowie serrée comme un expresso turc, la longue plainte glaçante et métallique aux accents psychés douloureux.
C’est évidemment sur scène que leur démesure prend tout son sens : le patchwork de styles, d’ambiances et d’approches y est servi dans une débauche d’énergie et de fureur sonique telle que le concert devient, dans
son paroxysme, un prêche surréaliste, un sommet d’absurde. Les spectateurs en ressortent soufflés, le sourire béat aux lèvres, les joues rougies comme d’avoir été giflées fort.
Randy Mandys est prêt à abattre sa nouvelle carte, The Way We Are, le troisième opus de sa passionnante évolution, l’impossible album de la maturité. Le groupe s’y réinvente touche-à-tout inspiré et bricolo dont la potion anglophone est un inévitable dérèglement des sens.
racé et intransigeant. (D.R.)